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CARNET DE ROUTE


CARNET DE ROUTE du 13 mai au16 mai

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CARNET DE ROUTE

 

MARDI 13 mai

LYON /PARIS : 50 minutes de vol. A 10 Heures, je retrouvais Marie Claude qui arrivait de Nantes et à 11H.20 nous partions pour Madagascar. Arrivée prévue le soir à 23 H. heure locale. Nous n’avons qu’une heure de décalage par rapport à la France.

Pas de grève surprise à AIR France (il me semblait bien Lionel que tes infos n’étaient pas à jour…) pas croisé le chemin de terroristes… et notre commandant de bord ne nous a pas paru dépressif, ou du moins pas candidat au suicide… Donc,  nous avons fait bon vol. Tout le personnel à bord était charmant.

Notre jeune voisine étudiante malgache qui rentrait du Canada, nous a même donné son numéro de téléphone et quelques adresses intéressantes.

Aéroport de Antananarivo, bien sûr ce n’est pas Roissy, au moins on ne risque pas de se perdre dans les terminaux. Nous avons attendu un certain temps nos valises : 2 vols étant arrivés sensiblement au même moment, il y avait eu quelques mélanges dans les valises… Mais bon rien de grave, nous avons retrouvé nos bagages.

Nous étions attendues par le taxi de l’Hôtel et une connaissance malgache audio-prothésiste de  Marie Claude, à laquelle elle a remis une dizaine d’appareils auditifs récupérés auprès d'un organisme français.

 

MERCREDI 14 Mai

Après une bonne nuit bien méritée dans un petit hôtel propre et calme à 2Km de l’aéroport, notre logeuse, OLGA,  à Tsiroanomandidy, nous retrouvait à l’Hôtel. Elle avait pris un taxi brousse à 3H. du matin pour arriver vers 8 H. à TANA. (Je reprends l’expression locale) Et nous voilà parties dans une 2 CH. des années 1950, avec 5 énormes bagages, plus 3 passagères et le chauffeur, pour la gare routière des taxis brousse.

Et alors, c’est là que commence l’aventure :   notre taxi brousse soit disant retenu pour 10 H. était déjà  parti ou déjà complet… nous avons donc attendu que notre chauffeur et OLGA nous en retrouvent un autre. Il faut dire que la gare routière des taxis brousse se trouve en plein milieu d’un marché particulièrement animé, riche en couleurs et en odeurs…

Finalement, nous voici débarquées avec bien sûr nos grosses valises… et là commence une longue attente… Nous étions les premières et le taxi ne part qu’une fois qu’il est plein… On nous promet 1 H.  à peine d’attente…il était 1OH30. donc  nous imaginons, en étant optimistes, qu’à 12 H. nous devrions partir… mais la notion de temps et d’ horaires n’étant que très relative, nous tuons le temps en observant les scènes de vie… Heureusement la température est très supportable.

Au fur et à mesure de l’arrivée des voyageurs, nous observons le chargement de la galerie… Pour ceux qui connaissent l’émission sur la 5, « Les routes de l’impossible » et bien, nous y étions presque…

Je regardais partir les autres convois et j’imaginais au fur et à mesure que le temps passait que nous allions être dans les mêmes conditions.

Enfin, vers 13H.10, après beaucoup d’agitation, la bâche était mise sur le toit, les voyageurs se casaient tant bien que mal. Etant arrivées les premières, nous avions le privilège d’être assises derrière le chauffeur. Et nous voilà parties…

Pendant toute cette période d’attente,  j’ai eu une pensée émue pour mon mari ! C’est un pays où il faut s’armer de patience !

Une route asphaltée jusqu’au bout ou presque, donc vers 18 H. nous débarquions à TSIRO.  A partir de là, nous terminions notre périple sur des chemins de terre, en pousse pousse. La maison d’Olga n’était pas très loin, mais il y avait les 4 valises et les roulettes ne nous étaient pas d’un grand secours.

Nous étions très attendues par Gwendoline et  toute la famille d’Olga, conjoint,  enfants,  mère, cousines, institutrices, copines, voisines… donc beaucoup d’embrassades, avec 3 bises par personne, nous étions en pleine fraternité ! Beaucoup de sourires et de gentillesse faisaient disparaître  la barrière de la langue.

Après avoir pris possession de notre chambre équipée d’une grande moustiquaire et avoir apprécié le bon dîner d’Olga, nous étions contentes d’aller nous reposer après cette longue journée.

 

JEUDI 15 mai

Une bonne nuit de repos et nous étions en forme pour faire connaissance avec tous les enfants de la Petite Ecole prise en charge par l’Association créée par Marie Claude et Maryvonne.

Nous arrivons à 10 Heures, comme cela nous a été demandé et là nous sommes accueillis par tous les enfants, leurs institutrices et quelques sœurs du diocèse impliquées dans l’Association.

Environ 90 enfants de 3 ans à 12 ans, nous applaudissent, nous souhaitent la bienvenue « tonga soa », nous remercient à tout instant… Une institutrice a préparé un petit discours en français. Je lui remets très officiellement l’Abécédaire préparé par les élèves de la classe de Madame Vigliante, fascicule qui va circuler avec beaucoup de soin parmi les élèves de l’école de TSIRO. Les plus grands sont très intéressés par la photo de classe et les plus petits par les dessins. Nous avons aussi préparé avec Marie Claude quelques fournitures scolaires que nous remettons à cette occasion.

Elèves et enseignantes nous remercient très chaleureusement. C’est particulièrement  touchant et émouvant.

Puis nous avons droit à un spectacle spécialement préparé à notre intention :  chants et danses malgaches organisés par tranche d’âges.

Les enfants sont heureux de jouer pour nous et même les  institutrices nous offrent quelques danses du pays.

Puis arrive l’heure du repas : les cuisinières salariées de l’Association ont préparé le déjeuner. Ce sera pour la plupart des enfants, le seul repas de la journée.

Deux braseros ont permis de cuire du riz et quelques légumes pour une centaine de convives. En effet, des enfants qui vont dans une autre école, et que les parents ne peuvent pas  nourrir, continuent à être pris en charge par l'association. Ils viennent rejoindre la cantine de "La Petite Ecole". 

De la cuisine au préau couvert où sont installés, tables et bancs, s’établit une chaîne par les plus grands élèves pour faire passer aux plus jeunes, les assiettes préparées d’avance par les cuisinières.

A partir de ce moment là, s’établit un silence que je pourrais qualifier de religieux… puisque  une  prière en malgache est dite avant le repas. J’aurais du mal à vous la traduire. J’ai juste reconnu Amen à la fin.

Et c’est alors que le repas commence. Il faut voir à quelle vitesse, ils avalent tout ce qu’il y a dans l’assiette. On comprend très vite que certains n’ont rien mangé depuis la veille ! Une boisson leur est servie au cours du repas. A ma question de savoir ce que c’est ? Les institutrices me disent qu’il s’agit du bouillon de cuisson du riz et des légumes. Je devine facilement deux avantages à ce breuvage : l’eau est bouillie et les enfants récupèrent les sels minéraux de l’eau de cuisson des aliments.

Je peux vous assurer que les assiettes sont bien nettoyées et que les quelques grains de riz tombés, vont profiter aux deux, trois poules qui se promènent dans la cour de l’école.

A la fin du repas, les plus jeunes s’endorment assis, les bras croisés. Certains sont levés de très bonne heure et viennent d’assez loin. A 3 ou 4 ans, c’est dur après le repas de garder les yeux ouverts… 

Pour les plus grands, c’est l’heure de la récréation.  Dans la cour où est installé le lavoir, un toboggan, 2 balançoires et une petite paillote leur permettent de jouer.

Nous prenons quelques photos et les enfants sont contents de les regarder. Ils nous appellent par nos prénoms et veulent être photographiés avec nous.

A 14 Heures, je quitte tout ce petit monde pour rencontrer la religieuse/ directrice du Lycée situé à côté de l’école, et lui expliquer mon projet de soutien en Français.

 Très bel établissement tout neuf, ouvert en octobre 2013,  avec de beaux espaces fleuris et plusieurs terrains de sport.  Les subventions ont été données par l’ordre des Ursulines en Italie. Quelques enseignants sont des religieuses, mais la plupart sont des laïcs.

Marie Claude m’avait accompagnée et nous visitons avec la Directrice les locaux. Salle informatique équipée d’ordinateurs pas très récents mais au lycée, l’électricité n’est pas encore raccordée… Ils connaissent eux aussi les tracasseries administratives… Grande  salle de bibliothèque où Marie Claude reconnait des livres donnés par l'Association, car ils ne correspondaient pas à l’âge des élèves de la petite école.

La Directrice nous dit manquer de dictionnaires français ou français/anglais.

Nous pensons peut être trouver des solutions et Marie Claude, habile diplomate, suggère que ce serait bien que les jeunes élèves du primaire puissent profiter des installations sportives en plein air, pendant les 2 mois d’été où le lycée est fermé.

Donc voilà ! Nous lançons un appel : si vous avez des dictionnaires qui ne vous servent plus, qui encombrent vos étagères et prennent la poussière… pas de problème, nous pouvons les échanger pour des heures de plein air pour les enfants de l'Association !

Un conteneur part en septembre de St Nazaire (merci Dominique & Marie Claude) et je peux faire le relais de vos dons, en juillet à Montchavin.

 

VENDREDI 16 MAI

Ce matin, j‘accompagne Marie Claude à l’école. Vendredi, jour de ménage : les plus grands élèves aident les adultes et ensuite activités sportives pour tous :

Les garçons vont faire du foot avec des maillots publicitaires, dont ils prennent grand soin. Et les plus petits sont encadrés par leurs institutrices pour des jeux de ballon et d’adresse. C’est un grand plaisir de les voir jouer et se défouler ainsi.

Rendez vous à 15 Heures au Lycée pour rencontrer les professeurs de français. Ils sont trois : un pour chaque niveau.

Accueil sympathique. Nous mettons au point un emploi du temps pour ne pas désorganiser les cours. A partir de lundi, 18 H de cours/semaine, avec dédoublement des classes pour faire des groupes de 23 élèves.

 

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28/04/2014
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CARNET DE ROUTE du 17 mai au 18 mai

SAMEDI 17 MAI

Nous partons faire un tour au marché, Marie Claude, Gwendoline et moi.

C’est  l’occasion d’observer la vie des habitants du village. On trouve surtout des fruits et légumes de saison. En ce moment c’est la saison des mandarines, des kakis, des courgettes, des tomates. Sinon plusieurs variétés de riz sont présentées en dôme.

On va trouver aussi de façon permanente du poisson séché avec odeurs en prime, de la viande suspendue à un crochet. Curieusement les odeurs sont moins fortes que celles du poisson. Ou je n’ai pas la même sensibilité olfactive !

A midi, nous sommes invitées chez le Docteur Bruno qui s’occupe de dispensaires en brousse,  destinés à la population.

Nous voici parties toutes les trois en pousse pousse sur la colline de Bel Air.

Nous sommes accueillies  par Bruno et Alain, deux français installés à Tsiroa depuis 5 ans.

Une grande table a été dressée en plein air, sous un auvent. Nous avons une vue superbe sur les collines environnantes.

L’un et l’autre sont originaires de Grenoble, c’est donc l’occasion de parler du pays.

Bruno part 4 jours par semaine, dans les villages très reculés pour assurer les soins, ne faisant payer que ceux qui peuvent le faire. Son souci, c’est que les gens ne viennent que dans les cas graves et souvent trop tard…

Quant à Alain, il a créé un centre culturel et sportif pour permettre aux enfants et adolescents de ne pas rester oisifs et tomber dans la délinquance.

Les activités proposées sont multiples : apprentissage de langues vivantes : Français, Anglais, Espagnol, cours d’informatique, de musique,  aide aux devoirs, alphabétisation, bibliothèque…Equipement d’un cyber-café avec toute la bureautique informatique.

Situées  dans le centre-ville de TSIRO, ces activités sont bien encadrées et fonctionnent avec régularité.

Lorsque nous arrivons à Bel Air, nous observons un vaste chantier. La construction d’un grand bâtiment est en cours, une dizaine d’ouvriers s’active pour achever une future salle de spectacle destinée à faire venir des chanteurs, danseurs…

Cette salle pourra aussi servir de salle de réception à l’occasion des mariages.

Sur l’immense terrain qui l’entoure, un bassin tout neuf permet aux familles de se « rafraîchir »,  des « petites paillotes » permettent de venir pique niquer et ainsi de se détendre avec les enfants.

Pour la construction de cet ensemble, ont été embauchés des locaux, souvent en grande difficulté sociale. Nous mangeons tous ensemble à la même table et avant la reprise du travail, Gwendoline va disputer une partie de pétanque avec quelques uns.

Samedi 24 mai, nous sommes invitées à la «  journée porte ouverte » avec inauguration officielle et présentation de toutes les activités.

Bruno et Alain nous proposent également  de venir avec les enfants de l’association  profiter du bassin et de l’espace pique nique.

C’est effectivement un projet que Marie Claude et Gwendoline avaient évoqué mais sans idée précise de lieu.  Voilà, c’est trouvé !

Un grand moment de partage,  de bonne humeur et des échanges  enrichissants. Nous reviendrons les voir avec plaisir.

 

Ce soir, Marie Claude cuisine breton : nous aurons des galettes. En Bretonne avertie, elle ne se déplace pas sans la farine de blé noir. C’est délicieux et nous passons un très bon moment.

J’ai prévu de cuisiner Samedi prochain. Bon ! Avec un brasero aux charbons de bois pour cuire les aliments, ce n’est pas gagné !  (HELP mon mari …)

 

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DIMANCHE 18 mai

Ce matin, nous allons Marie Claude et moi à la messe.

Pas à  la 1ère qui est à 6H.30 mais à celle de 9H.30,  horaire qui me semble mieux adaptée à mon rythme !

Nous voici arrivées devant  la cathédrale, et surprise impossible de rentrer. Il y a autant de monde à l’extérieur qu’à l’intérieur !  Nous apprenons que la messe de 6H.30 n’est pas terminée : 3 H. de messe… je commence un peu à paniquer…

Finalement à 9H.45, nous voici installées !

Beaucoup de monde dans le chœur, au moins une cinquantaine d’enfants de chœur, une chorale, des assistants… et les chants commencent… Comment dire… c’est un compromis entre nos chants de Noël, et la Compagnie Créole ! Dans tous les cas,  c’est très gai. Je reconnais tout de même quelques morceaux de nos messes en France, même si je ne suis pas très assidue. Et au bout d’1 H. environ, tout le monde se lève et va déposer son petit billet dans un grand panier situé  devant l’autel.

Très bien, je croyais m’en sortir à bon compte, mais « que néni », je remontais l’allée, prête à m’en aller, persuadée que c’était fini… heureusement que Marie Claude me récupérait par le bras pour « ramener une brebis égarée » !

Bon, nous revoici à notre place, et nous écoutons UN LONG, TRES LONG SERMON… La seule chose que je comprends c’est 3 fois de suite MIREILLE… moi qui pensais être incognito !

Et puis de nouveau des chants toujours joyeux, qu’on applaudit. Le temps semble long surtout aux jeunes enfants et aux bébés, mais pas de problème, les mamans sortent le sein et nourrissent les petits.

Autre chant où à la fin j’entends GOULOU, GOULOU… Alors là, tous les amis de Montchavin, j’ai vraiment pensé très fort à vous. De nouveau des applaudissements.

Puis, nous nous prenons tous par la main, en levant les bras pour faire une chaîne d’Union.

Enfin, vers 11H.45, je comprends  que nous arrivons à la fin.

D’accord... comme j’ai dit à Marie Claude, je n’irai pas tous les dimanches, mais ça valait le déplacement et j’étais contente d’avoir assisté à ce moment très particulier.

Renseignement pris : « mireille » (je ne suis pas sûr de l’orthographe) ça veut dire en malgache : «  Tous ensemble. » Je devrais m’en souvenir.

Bon, à partir de demain, je vous mets  la date en malgache.

 

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22/05/2014
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CARNET DE ROUTE du 19 mai au 23 mai

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CARNET DE ROUTE

ALATSINAINY 19 mai

Ce matin,  premiers cours de Français au Lycée. Je suis reçue et présentée aux élèves avec tous les honneurs réservés aux  « VAZAHA » (Européens /  Blancs)

La  sœur Olivette s’occupe de toutes les secondes, et Monsieur Blaise prend en charge toutes les premières. J’ai 18H. de cours, alors que les professeurs en ont 30 et enseignent 2 disciplines (Salaire moyen environ 50 Euros/mois).

Pas de sonnerie, mais le surveillant général  sort dans la cour et agite une clochette !

 Les élèves se mettent en rang  spontanément,  tous vêtus d’un uniforme, chemisette ou  corsage bleu ciel pour le haut, pantalon ou  jupe bleu marine pour le bas. Aucune fille n’est en pantalon.

Au début du cours et à la fin : prière récitée par un élève. J’ébauche un  signe de croix pour ne choquer personne.

Autrement, pas de surveillants, pas de personnel de ménage, pas de restaurant scolaire. Les élèves assurent l’ensemble de l’entretien et les professeurs assument la discipline.

En période d’austérité, voilà de quoi donner des idées.

Tout se passe bien et les jeunes sont respectueux et disciplinés.

 

TALATA 20 MAI

Ce matin je n’ai pas cours, seulement l’après midi. Comme j’ai apporté multitude de fils à broder, du tissu, du canevas  et des modèles de point de croix, je vais au cours de couture avec la sœur Rosa. Elle est très contente, mais  ce qu’elle apprécie le plus ce sont les aiguilles à coudre que je lui donne.

Je remarque un peu plus tard que les aiguilles sont vendues au marché à l’unité. Je n’avais pas imaginé lui faire autant plaisir.

  

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ALAROBIA 21 MAI

Juste une heure de cours ce matin de 8 à 9 H. L’avantage de se lever tôt c’est que j’ai droit au chant du coq. Il n’est pas montchavinois et ne chante pas pour les touristes celui là !

Et puis, comme la cuisine se fait dehors aux charbons de bois, j’ai en prime les bonnes odeurs d’un feu de bois. Avec  la fraîcheur du matin,  c’est fort agréable.

Vers 10 H. nous allons faire un tour au marché avec Marie Claude. En fait le marché, c’est tous les jours et toute la journée, comme dans beaucoup de pays d’Asie.

Et là une petite folie… pardon mon mari de dépenser ainsi l’argent du ménage… mais je n’ai pas résisté à l’achat d’un panier très « FUN » des années 60, tout en plastique tressé. Il m’a coûté pas loin (je n’ose pas l’avouer) de 80 cts d’Euro. Promis j’arrête les frais !

Plus sérieusement, le plastique est omniprésent. Signe de modernité ? Pratique à entretenir ? Recyclage du plastique : j’ai remarqué que les déchets que nous gardons  sont brûlés dans le jardin et les restes de nourriture sont soit donnés aux voisins, soit mis de côté pour les animaux. Je n’ai pas encore osé poser la question ?

Il faut reconnaître que la maison d’Olga est confortable par rapport aux autres maisons du quartier. Quant au Lycée qui est à 3mm de la maison, il est neuf et agréable! Je ne sais plus si je l’ai dit, mais c’est une congrégation d’Ursulines en Italie qui a fait construire avec des maçons Italiens et des locaux.

Les maisons alentours sont en terre et les toits en chaume.

Les locaux de La Petite Ecole de l’Association appartiennent à l’Evêché  de TSIROANOMANDIDY.

La santé, l’éducation … dépendent beaucoup de tous ces ordres religieux qui se substituent aux carences de l’Etat !

Vu d’un œil neutre, je reconnais que les Religieuses font beaucoup pour ces populations  défavorisées qui vivent de petits boulots ou plutôt survivent difficilement.

Nous prenons facilement les pousse- pousses et faisons laver notre linge pour faire travailler les locaux.

En début de séjour, nous faisions avec Marie Claude, la vaisselle pour aider Olga, jusqu’à ce que nous comprenions qu’elle payait une dame pour le faire chaque jour. Il y a une grande solidarité entre ceux qui ont un peu plus et ceux qui n’ont rien.

 

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ALAKAMISY 22 MAI

Aujourd’hui 6 heures de cours : classes de 2ème et  classes de 1ère. Les élèves restent toujours aussi sympas et agréables. Comme la nuit tombe très tôt vers 17 H.30 et que le lycée n’est toujours pas raccordé à l’électricité, j’ai terminé avec  un groupe de classe de 1ère dans le noir complet… Ne voyez aucun méchant jeu de mot ! Comme il n’était plus possible de faire de la lecture ou d’écrire, j’ai proposé de la conversation.

1ère question : Madame, est ce que vous êtes mariée ?  Est-ce que vous avez une fille de 25 ans ?

(J’ai bien expliqué, ma chérie que tu avais déjà un mari et 2 enfants et pas de projet d’expatriation) !

Est-ce que vous aimez la musique et la danse ? Comme je répondais par l’affirmative, un grand m’a demandé s’il pouvait me faire voir une danse malgache ? pourquoi  pas ? Il a donc fait un mouvement qui ressemblait à notre twist des années 60. Je lui ai  fait voir que je connaissais,  ébauchant juste un léger déhanchement… Et toute la classe est partie d’un éclat de rire et 25 jeunes  malgaches en train de rire, je vous assure que ça fait du bruit. Bon, les portes étaient fermées, il faisait noir… j’ai rapidement calmé le jeu, imaginant ce que les profs  à côté allaient penser… Ouf, sauvée par le gong : c’était l’heure de la prière qui a ramené aussitôt  le calme et le  silence.

Un petit groupe ensuite m’a demandé d’écrire mon prénom au tableau. Ils m’ont dit qu’il existait en malgache un mot qui s’écrivait «  MIRAY », avec la même prononciation. Je leur ai dit que je le connaissais et qu’il signifiait « TOUS ENSEMBLE » Là, vraiment,  ils étaient scotchés…,

J’ai  été inspirée  d’aller à la messe !

Le soir nous étions  invitées chez Martine, une institutrice de l’Association qui a une petite fille Martina, dont c’était  le premier anniversaire. Adorable petite puce aux grands yeux noirs et  aussi brune que notre petite  Lilou est blonde. Elle me regardait  curieusement à mon arrivée, mais l’autre jour, elle m’a tendu les bras.

Nous étions donc « all the family très rapprochée » … pour l’occasion, c'est-à-dire une trentaine de personnes invitées  à la fête. Innocent le mari d’Olga nous traduisait le discours du grand père de la petite Martina. Quelques chants aussi… et pour ne pas être en reste, nous avons sorti  le répertoire de JOE DASSIN,  entre autres : AUX CHAMPS ELYSEES et tous reprenaient en chœur. Superbe sens de la fête !

Et au milieu de tout ce  vacarme, le bébé dormait dans l’unique lit de l’unique pièce ! Nous avions remis les cadeaux à notre arrivée et nous avons soufflé la bougie pour elle. Petite fille sans papa mais qui ne manque pas d’amour de  tout l’entourage et qui respire la joie de vivre.

Nous étions tous assis sur des nattes. Un peu raides les VAZAHA, mais bon, on a tenu la soirée…

Le repas était excellent et préparé avec soin par la maman et ses amies. Quant on connaît les salaires malgaches  et le prix de la nourriture, nous avons particulièrement apprécié ce moment de convivialité et de partage.  

 

ZOMA le 23 mai

Ce matin, grande agitation. Au saut du lit, Marie Claude a trouvé un message lui disant que le conteneur,  parti en mars de St Nazaire, arrivé depuis  une semaine à TAMATAVE  (le plus grand port de Madagascar)  avait été acheminé dans la nuit à TANANARIVE.

 Dans ces cas là, il faut récupérer très vite le chargement, sinon, il « s’évapore ».

J’avais cours au lycée à 8 H. et vue mes connaissances en malgache, je n’allais pas lui être d’un grand secours… Marie Claude  est donc partie avec Olga pour récupérer le précieux chargement. Elles ne seront sans doute guère de retour, en taxi brousse, avant la nuit bien avancée.

Demain, je fais le marché… et je cuisine… C’est peut être de l’inconscience, mais tant pis, je me lance ! A bientôt.

 

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29/06/2015
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QUELQUES PHOTOS DU QUOTIDIEN


Quelques  commentaires et photos de la vie quotidienne pendant ce mois passé à Madagascar.

 

Avec 18 Heures de cours par semaine,  plus quelques préparations, et mon aide matérielle auprès de Marie Claude (tri des vêtements, des fournitures scolaires, rangement des placards, visites diverses…) les journées passaient très vite.

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Nous trions les maillots : par taille, par couleur, par numéro...

 

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Ce ne sont pas des gants, ce sont des chaussettes japonaises : démonstration...

 

 

Ce séjour a été pour moi l’occasion de mettre en pratique une simplicité de vie que j’ai particulièrement appréciée.

Simplicité vestimentaire : peu de vêtements, pas fragiles, confortables essentiellement en lin et coton, une polaire,   entretenus avec soin par  la  cuisinière de l’Ecole. Elle élevait seule 4  enfants et dès 5 heures le matin, elle était au lavoir. Elle commençait sa deuxième journée à 8H.30 en préparant  les repas de la cantine, s’occupait de la vaisselle et du rangement jusqu’à 15 H.30.  Et sa soirée se poursuivait  à son domicile,  par des travaux de couture, de broderie  et de repassage afin de  compléter son salaire et permettre ainsi à ses enfants d’aller à l’Ecole. Que d’énergie dans ce petit bout de femme !

Beaucoup de solidarité et de partage entre les gens un peu plus à l’aise  et les plus démunis en leur procurant des petits boulots.

« La joie n’est pas tant un mystère, que le fruit d’un savoir être, d’un savoir-vivre avec ce qu’on a. »**

 

Simplicité alimentaire : peu de viande ou poisson, jamais de fromage, mais de délicieux légumes et fruits  cultivés sur place. Que du bio. Je n’avais jamais mangé d’aussi bons avocats, du double des nôtres, mûrs à point. Un véritable délice !  Et aussi des tomates avec une chaire très dense, savoureuses, les tomates de mon enfance.  Et oui, à chacun sa madeleine !

 

Mangues sur pied...kaki, mangue, mandarines et avocats...

 

 

C’était la saison des mandarines et là aussi, elles avaient la taille d’une orange,  pleines  de pépins… Bref…des vraies… (OK  facile) !

Nous mangions aussi des mangues, et avons goûté des pommes cannelle et des corossols. Vous vous souvenez, les fruits des arbres plantés par des enfants malgaches pour des enfants français ?

Du riz bien sûr à chaque repas,  avec le soir de succulentes soupes de légumes. Pour le petit déjeuner, nous avions la chance  d’avoir du pain frais avec du miel de brousse et du beurre de  Normandie ! Le tout accompagné de thé vert.  Olga nous a particulièrement gâtées pendant tout notre séjour.

Comme il n’y avait pas de frigo, aucun reste n’était conservé, tout était donné au voisinage dans le besoin.  

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 Un grand moment... de cuisine !  mais pas de solitude...

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avec Jean Baptiste, nommé assistant pour la circonstance et Marie Jeanne, grande spécialiste de la plonge...

Simplicité de  l’environnement : peu de meubles,  rien d’inutile. Pas de télé, pas de radio, complètement déconnectées (même un peu trop parfois…)

 Nous avions  des lits à baldaquins avec moustiquaire, comme dans les contes des Mille et une Nuit !

 

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Vous êtes chez Razade !

 

 

Et le matin, réveil au chant du coq !

Notre seul  luxe : une bouilloire (apportée par Marie Claude) d’eau chaude  versée dans un seau d’eau froide, qui nous permettait de nous laver à l’eau tiède…dans le bac à douche !

 

Simplicité dans les relations : des échanges authentiques, sans barrière sociale, sans faux semblant… les personnes rencontrées étaient dans l’ETRE et non dans le PARAITRE !

Pour terminer, je partagerai bien avec vous cette belle parole :

« Donner ou redonner un sens à la vie des autres, c’est aussi donner un sens à sa propre vie. »**

(**P.PEDRO)


09/07/2014
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DERNIERS JOURS DE VOYAGE

FIN DE NOTRE PERIPLE  ET RETOUR A TANANARIVE

 

Avant de quitter AMBOSITRA, Marie Claude va faire quelques boutiques et acheter de l’artisanat qui sera revendu en France lors des marchés d’été ou de Noël, pour le compte de l’Association.

Nous sommes dans la région du bois et de la marqueterie.  Les plateaux, les coffrets, les boîtes … tous sont  décorés  avec finesse et beaucoup de goût. Marie Claude se révèle être une excellente négociatrice. Devant la quantité achetée, les vendeurs se prêtent facilement aux jeux.

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Dimanche matin, nous reprenons la route en direction d’Antirabe et  nous retournons  déjeuner au restaurant où travaille Irène.  Nous y retrouvons  Célestine  qui a été élève au Lycée des Ursulines à Tsiro  et a sympathisé avec Gwendoline lors  d’un précédent séjour.  Elles sont heureuses de se revoir au cours de ce repas.

Nouvel arrêt pour acheter des paniers, des dessous de plats, des maisonnettes en rotin, en paille colorée…Marie Claude reprend ses négociations… Notre chauffeur s’inquiète et demande  si tout va rentrer dans la voiture… le coffre est déjà plus que plein… mais pas de problème… tout tient dans l’habitacle…nous y compris !

Notre arrivée sur Tana se fait donc sans encombre, si ce n’est dans les embouteillages… On se croirait sur les périph. Parisiens aux heures de pointe. Il faut dire que nous sommes le Dimanche de Pentecôte et que les habitants ont eu envie de s’évader de la capitale. Comme il n’y a pas de trottoirs, à tout moment, je redoute le coup de rétroviseur ou l’écrasement des pieds… mais non, ils ont  l’habitude et s’effacent à la dernière seconde… Tout le monde reste calme et garde le sourire.

Mora, mora… (doucement  en Malgache) !

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J’imagine la même scène et les insultes dans d’autres pays ! Comme les piétons n’ont aucune priorité, pas plus que les motos ou cycles, et bien,  tous restent attentifs, enfants également.

J’ai même vu une maman donner le sein à son bébé, tout en se faufilant  au milieu  des embouteillages. Les normes de sécurité ne doivent peut être pas,   tout à fait, correspondre aux   nôtres !

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Devant la longue file d’attente, nous allons renoncer à visiter un parc zoologique. Nous préférons retrouver le calme du monastère qui va nous héberger jusque à notre départ.

A moins de 10 km de la capitale, nous avons trouvé  refuge dans un orphelinat tenu par des sœurs de Ste Thérèse. La responsable,  nommée Edwige, d’origine indienne, en bermuda et bob sur la tête, nous accueille avec beaucoup de dynamisme. Tous ses protégés nous entourent et nous aident au déchargement de nos multiples bagages…dans la joie et la bonne humeur !

Au repas, servi dans un grand réfectoire, nous faisons connaissance avec Anne, qui est là depuis 2 ans. Ancienne professeure  d’Allemand, elle est originaire du Jura et donne bénévolement des cours dans un Lycée à Tana.

Nous rencontrons également 6 étudiants garçons et filles de la faculté de médecine de Marseille. Ils comptent poursuivre leur séjour en descendant au Sud de Madagascar. Moment sympathique de convivialité autour de la table.

LUNDI de PENTECOTE : Lors d’un précédent voyage, Marie Claude avait entendu parler du PERE PEDRO et de ses messes plutôt originales. Il a créé sur les hauteurs de la capitale, « une ville dans la ville »nommée AKAMASOA,  avec des écoles, un hôpital,  des restaurants, des commerces, un stade,   des cimetières, des pavillons tous construits sur le même modèle, afin de permettre aux enfants et aux parents qui fouillaient les ordures de la ville, et mourraient de faim,  de vivre décemment.

Nous allons donc nous rendre dans ce quartier de Tana, et avons la chance de le rencontrer. Je dis la chance parce que c’est un homme très occupé, très sollicité,  qui voyage beaucoup.

Marie Claude lui explique l’engagement de l’Association « Les enfants de Tsiro ».

 

A son tour, il nous explique son engagement : arrivé il y a 40 ans à Madagascar, originaire d’Argentine, il nous dit avoir vu la misère progresser ces dernières années. Son centre d’accueil ne désemplit pas. Les familles candidates à la construction de leur pavillon, sont en quelque sorte mises à l’essai pendant plusieurs mois afin « d’apprécier » leur intégration et le respect des règles communautaires.

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Gratuitement, des carrières sont mises à la disposition des familles ainsi que  des matériaux destinés à construire les maisons. Le matériel est prêté, les plans sont donnés  et à elles de s’organiser pour mener à bien les travaux.

La famille aura alors la nourriture assurée en échange de travail dans la cité suivant leur compétence et  sera soumise à l’obligation d’envoyer régulièrement,  les enfants à l’école.

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Un point positif qu’il évoque : la moyenne de vie est passée en une vingtaine  d’année de 42 à 54 ans pour les habitants de Madagascar.

C’est un homme simple, généreux, réaliste. Nous savons qu’il a écrit un livre avec l’Abbé Pierre. Même prénom, même barbe, même combat !

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Après le déjeuner, nous allons nous retrouver encore dans des embouteillages.  Nous prenons quelques viennoiseries et  friandises pour le goûter des enfants  et préférons regagner notre « havre de paix ».

C’est un grand moment de plaisir de les voir jouer, rire, chanter, se laisser photographier en faisant les clowns !

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Mardi matin : c’est notre dernier jour. Nous déposons Gwendoline qui va rester jusqu’à jeudi à TANA pour des rencontres avec diverses associations. Seule Olga nous accompagne au marché où nous allons faire nos derniers achats.

Marie Claude revêt sa tenue de «  redoutable  femme d’affaires », et nous voilà reparties  pour acheter des  petites robes à smocks, des services de table brodés, du poivre noir, de la vanille…

Nous avons un accompagnateur qui veille sur nous ! Lutte contre l’insécurité ou Petit boulot ? Enfin, il reste avec nous  pendant 3 heures !

Après le déjeuner, nous allons visiter une ferme où vivent  en liberté des lémuriens  et des crocodiles. Les lémuriens sont très curieux, se laissent caresser et viennent manger des bananes  dans la main. Par contre nous ne reproduisons pas cet exercice avec les crocodiles !

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Dans le hall de l'Hôtel/restaurant connu par nos accompagnateurs, Marie Claude va refaire pour la dernière fois les valises : il s'agit de rajouter les achats du marché dans des valises déjà pleines à craquer... Un grand moment de solitude... Mais bon, tout finit par trouver une place !

Notre avion est prévu à 1H40 du matin, et  après un dernier repas pris en commun, nous libérons notre chauffeur et Olga vers 20 H.30, heure à laquelle,  ils nous déposent à l’aéroport.

Petit moment de panique lorsque les valises sont pesées : nous avons droit à 2 bagages/personne  en soute de 23 kg chacun. Ce qui nous autorise 46 kg chacune et 92 kg à deux.  Avec une seule valise de 17 kg, et un sac rempli de paniers pour l’Association de 14 kg, je m’en sors plutôt  bien… mais Marie Claude a deux énormes valises de 28 et 24 kg. Nous tombons sur un garçon compréhensif qui va coller sans état d’âme deux fois 23 kg. Ouf, comme les valises sont enregistrées jusqu’à Nantes, elles ne seront pas pesées à nouveau, à Paris.

Nous avons une bonne étoile au dessus de nos têtes, et en plus,  vers 22 H.30, nous voyons arriver le PERE PEDRO qui embarque sur le même vol que nous.  Nous sommes sous bonne garde, il ne peut rien nous arriver !

Nous débarquons donc à Roissy vers 11 H. après une nuit pas trop pénible puisque l’avion n’étant pas complet, nous avons pu nous allonger.

Et voilà, Marie Claude repart sur Nantes vers 17 H. Moi j’ai la chance d’avoir une correspondance à 14 H.30 pour Lyon !

 

Le voyage ne s’arrête pas là, il y a désormais les souvenirs : souvenir de belles rencontres, souvenir de belles personnes.

Essayer de comprendre sans porter de jugement !

J’ai reçu plus que je n’ai donné. Belle leçon d’humanité !

Merci à tous.


04/07/2014
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