CARNET DE ROUTE du 26 mai au 02 juin
SEMAINE DU 26 AU 31 MAI
Après avoir étudié le français avec les lycéens, sous forme de dialogue toute la semaine dernière, j’ai choisi pour cette semaine, l’extrait d’un roman écrit en français par un écrivain du Centrafrique : le récit du vieux Ngala.
C’est l’occasion de découvrir du vocabulaire nouveau comme : le patriarche, pétrifié, confluent, gigantesque, représailles, agresseur… Comme la prononciation des « ch, j, g, s… » pose parfois problème, je leur copie la phrase que nous avons tous appris gamins et qui consiste à dire de plus en plus vite :
« Un chasseur sachant chasser sans son chien, est un bon chasseur… »
Pour la semaine prochaine, j’ai prévu un poème de Victor Hugo extrait du livre " LES ORIENTALES".
Ils connaissent plutôt bien les conjugaisons et les règles de grammaire, mais dixit leurs professeurs, manquent de vocabulaire et surtout n’ont pas une très bonne prononciation.
Ils restent agréables et polis et me saluent en ville avec un tonitruant « BONJOUR MADAME MIREILLE ».
Lundi soir, nous portons avec Marie Claude, un fauteuil roulant qu’elle a récupéré à Nantes,( don de l'Association APPEL DETRESSE) à une mamy qui n’arrive plus à se déplacer. Elle parle un très beau français, et va avoir 70 ans. Elle est émue aux larmes et ne sait comment nous remercier. Nous promettons de revenir pour prendre une photo que Marie Claude se propose de faire développer en France.
Demain, il y a réunion des parents d’élèves de LA PETITE ECOLE DE TSIRO avec la sœur Eugénie comme interprète.
Nous préparons aussi, avec l’aide d’une institutrice, des sacs de vêtements qui correspondent à la composition des familles. Nous voici donc parties dans le tri / Grandes tailles, Petites Tailles / Hommes, Femmes/ Enfants de 2 à 14 ans, bébés…. Ce qui va se traduire par Grand Papa ou Petit Papa ?
Grande Maman ou Petite Maman ?… ce qui amuse beaucoup la maîtresse chargée de nous aider.
Au-delà du rire, nous constatons que les familles ont au moins 5 enfants, et que souvent « Petite Maman » est seule avec ses enfants. Quelques papas veufs et hélas quelques enfants sans parents, recueillis par de la famille qui a déjà bien assez de difficultés à nourrir ses propres enfants.
MARDI 27 MAI, CE MATIN, réunion prévue des parents des enfants de la Petite Ecole dans la salle de classe à 8H, ce qui traduit en malgache, nous conduit à démarrer vers 8 H.30.
Marie Claude fait le point sur l’Association, ses réalisations et ses projets, mais exprime également ce qui est attendu de la part des parents : la fréquentation régulière de l’école par les enfants, la participation aux différentes formations sur l’hygiène, l’alphabétisation… mises en place par Gwendoline.
Elle souligne la chance d'avoir une jeune femme qui se met pendant 7 mois à la disposition des plus démunis. Elle rappelle aussi l'implication de cette dernière pour le soutien scolaire apporté tant aux élèves de l'Ecole qu'aux lycéennes.
Elle parle également de l’organisation d’une « boutique » couverte avec ouverture frontale, équipée d’étagères, en centre ville, devant fonctionner en auto gestion.
L’Association va payer pendant 3 ans, la location de cette boutique, à charge aux parents d’avoir des idées pour fabriquer des objets ou de l’artisanat qui sera vendu afin qu’au bout de ce terme, les bénéfices mutualisés permettent de financer la location.
Une machine à coudre de bourrelier a été acheminée dans le dernier conteneur, des articles de cuir pourraient très bien faire l’objet d’une fabrication locale : ceintures, porte monnaies, chaussures…Une formation des jeunes aux métiers du cuir pourrait être envisagée.
Des mamans pensent pouvoir produire des travaux de couture, de broderie…
L’association demande à tous de réfléchir à ce qui pourrait être proposé à la vente.
Le projet sera suivi de très près, par les membres malgaches de l’Association résidant à TSIRO.
Il est hors de question de tomber dans un assistanat permanent.
Puis ce sera la distribution des sacs. Nous sommes contentes de voir que les vêtements qui nous ont été donnés, sont très appréciés par les familles.
A midi, pendant le repas, nous avons l’impression d’être assises sur une machine à laver essorant à 1200 tours/minutes… il s’agit d’un léger tremblement de terre.
Pas de panique, la zone sismique est située à environ 200 Km de TSIRO…
Invasion de « Vahazas » au cyber : nous arrivons les 3 filles et le Docteur Bruno pour nous saisir des 2 seuls ordinateurs. Ayant cours à 16 H. au lycée, on me donne gentiment la priorité. Je peux enfin envoyer mes récits et prendre connaissance de ma messagerie. Impossible d’envoyer par contre les photos ! Ce sera donc pour une prochaine fois. Inch Allah !
Le soir, nous restons plongées dans le noir (LOL !) pendant un peu plus d’une heure. Pas de souci… on sort les bougies… ça s’appelle « Le délestage ».
Mercredi 28 MAI, nous souhaitons l’anniversaire de Marie Claude. Les enfants de l’Ecole lui ont préparé un très joli collage et pour les remercier, elle leur offre à tous une sucette à la fin du repas.
Surprise, ils la gardent à la main sans y toucher. Nous leur faisons voir comment enlever le papier. Nous pensons que c’est la première fois qu’ils mangent une sucette.
Nous sommes à nouveau dans le noir pendant plus de 2 heures en début de soirée.
Jeudi 29 MAI : Je cuisine…mais oui…
Menu au programme : salade de haricots verts avec thon en miettes et salade de tomates décorée avec des oeufs durs, du persil et de la ciboulette.
Poulet que je baptise « pompeusement » à la basquaise, revenu avec ail et oignon, auquel je rajoute des tomates et enfin des courgettes. Il sera accompagné de riz nature, aliment que l’on trouve à chaque repas malgache...
De la « Vache qui Rit », comme fromage et en dessert des petits gâteaux que j’avais commandés à la cuisinière de la cantine de l’Ecole. Sans four, je me sentais incapable de faire un gâteau.
La viande coûte chère à Madagascar et le poulet en particulier. Pour que tous aient un morceau correct, j’avais pris cuisses et hauts de cuisse et pris la précaution de les plonger auparavant dans l’eau bouillante. Aucune viande n’est conservée au frais et nous ne disposons pas de frigo parce que l’électricité coûte chère.
Compte tenu de la hauteur des braseros, je cuisinais sur la pointe des pieds… et même avec un petit tabouret, l’opération se révélait périlleuse, voire dangereuse…aussi pas de problème… Jean Baptiste, second de cuisine, qui avait préparé le charbon de bois, m’a déposé le brasero et la gamelle par terre… et m’a fait voir que je pouvais cuisiner assise sur le petit tabouret…Trop fun !
Le nombre de personnes à table étant à géométrie variable, entre 7 et 14, il vaut mieux prévoir large.
J’ai été qualifiée d’excellente cuisinière ! J’ai bien failli demander une attestation pour mon mari, mais écrite en malgache, il ne m’aurait pas crue.
Nous avions gardé avec Marie Claude, 2 petites bouteilles de vin français, servies dans l’avion. Nous les avons donc sorties pour la circonstance.
Une Sœur, amie d’Olga, arrivée de la brousse dans la matinée à TSIRO, parlant français, m’a même proposé un poste de cuisinière dans sa confrérie. Seulement 2 jours de voyage !
Non là, je lui ai dit que c’était un cas de divorce, ce qui l’a beaucoup fait rire !
Vendredi 30 MAI
Aujourd’hui, grand événement : nous emmenons les enfants au centre de Loisirs de Bel Air.
Nous avions prévu un pique nique, mais Marie Claude a finalement demandé à Alain de faire préparer par son cuisinier, un repas pour tous avec un petit dessert. Il ne fera payer que le prix des denrées alimentaires, ce qui est vraiment très gentil de sa part.
Autre bel événement ce matin, nous apprenons que Maryvonne est mamy d'une petite Eve. Bienvenue à cette Puce et félicitations aux heureux parents, grands parents sans oublier le grand frère.
Sont prévus pour les plus petits des cyclo- pousses. Je fais donc partie du convoi avec Nathalie, jeune stagiaire chez les Ursulines.
Je pars avec trois petites filles dont une qui me sert très fort la main pendant tout le trajet. Je pense que pour la plupart, c'est une grande première ! Ils ne sont pas habitués à ce mode de transport.
Lorsque nous doublons le groupe parti précédemment à pieds, ce sont de grands cris de joie...
Bruno et Alain sont là pour nous accueillir. Les enfants sont ravis de découvrir un bel espace fleuri, ombragé, entouré de collines.
Je reste admirative lorsque le moment du repas arrive, de voir les enfants attendre que tous soient servis, que la prière soit dite, avant de commencer à manger. C' est impressionnant !
Une petite salade de fruits avec crème fraîche, servie dans un joli gobelet, termine ce bon moment.
Place aux jeux de ballons, de cordes à sauter, de colin Maillard. Seul l'accès à la piscine est interdit. Ils reviendront cet été par petits groupes. Les institutrices et les cuisinières ainsi que Gwendoline encadrent tout ce petit monde.
Quel bonheur de les voir tous s'amuser, rire et profiter de cette parenthèse dans une vie qui ne doit pas être facile tous les jours.
Et pour finir, de la musique... les adultes, les enfants, prennent du plaisir à danser. Ils ont vraiment le rythme dans le sang.
Nous avons bien du mal à les regrouper pour le départ. Ils vont offrir auparavant, aux animateurs, des maillots et shorts de sport pour les équipes de foot et de basket de Bel Air.
Nous avions passé une soirée avec Marie Claude à trier les tenues données par des commerçants de sa ville, par couleur, par taille, par numéro afin de les répartir entre la Petite Ecole, le Lycée et le Centre de Loisirs.
C'est le moment du retour, nous avons un peu de mal à les compter et comme nous dit Bruno : "Vous avez le droit d'en ramener davantage mais pas moins"!
Une très belle journée dont je pense qu'ils se souviendront longtemps.
A 21 heures, je me laisse embarquer (sans trop de réticences) par Gwendoline et Marie Claude pour assister à une soirée CABARET. NIVE, une des institutrices va faire une démonstration de danse, nous allons faire les pom/ pom girls.
Nous retrouverons Alain et son équipe d'animateurs qui auront la courtoisie de nous raccompagner jusque devant la porte aux environs de minuit. C'est plus proche d'une soirée DISCO, et l'ambiance est très familiale. A notre table, un bébé de quelques mois dort dans les bras de sa maman !
SAMEDI 31 MAI
Nous partons au marché ! Marie Claude achète une quinzaine de paniers "rock and roll" de toutes les couleurs. Quant à moi, je craque et j'achète un énième chapeau violet avec une fleur... très chic.
Une débauche de chapeaux ! Je me lâche : j'achète 3 bobs en paille pour ma petite Puce et aussi un panama pour Marcel ! Too much... Espérons que ce soient les bonnes tailles.
DIMANCHE 1er JUIN
Nous sommes invitées à midi chez le Docteur Cécile. C'est elle qui soigne gratuitement des enfants de la Petite Ecole. Elle nous explique avoir fait 5 ans de médecine de brousse, très formateurs. Son mari M. Hilaire, est entrepreneur et va réaliser les travaux d'installation des citernes d'eau de l'Ecole.
Accueil sympathique de ce couple de 5 enfants.
LUNDI 2 JUIN
Cours de français ce matin et cet après midi, comme je vois certaines classes pour la dernière fois, les délégués m'ont préparé, en français un petit discours de remerciements. Je suis très touchée, voire émue...
Ce soir, Olga a invité Bruno et Alain et demain soir, nous sommes invitées chez les soeurs Ursulines.
Nous quittons en effet TSIRO, mercredi matin très tôt, pour nous rendre à TANA et faire un petit périple pour acheter de l'artisanat que Maire Claude et moi-même, avons prévu de rapporter dans nos bagages.
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